Le maître du fap Kurosawa
Onani Master Kurosawa ou - oui, oui - le Maître Masturbatoire Kurosawa est une bombe. Quatre tomes, trente-et-un chapitres et une puissance émotionnel incomparable. Il existe de nombreux superlatifs qui pourraient définir ce manga et l'emploie de chacun d'eux à tour de rôle ne serait pas un abus ni une perte d'objectivité... Ou une très légère perte. Car soyons franc, OMK est un Manga, un vrai.
Mais avant toute chose, passons sur LE point faible du manga : son synopsis. C'est un point que l'on ne peut pas contourner, qui fait que toute personne qui veut présenter le manga se sent gêner. Beaucoup de personnes font l'erreur de s'arrêter à cette courte description, et croyant que cela suffit à définir le contenu du manga, s'arrête là sans même prendre la peine d'y jeter un coup d'oeil. Et même s'il est vrai qu'il peut paraître peu attirant de par sa description, il est impossible à toute personne l'ayant lu d'en révéler plus pour ne pas gâcher le plaisir de lecture.
En effet, le synopsis se résume à cela : Kurosawa est un élève d'apparence normale mais ne cherchant pas à obtenir des relations humaines particulières, ce qui fait qu'il reste plutôt dans son coin. Celui-ci dispose en faite d'un secret, d'une unique motivation dans la vie : c'est la masturbation. Tout les soirs, lorsque les couloirs sont vides, il se rend dans les toilettes des files du 3ème étage et se branle sur la victime qu'il a choisit, une fille de sa classe qu'il viole dans son esprit, et tout cela grâce à sa mémoire photographique qui lui permet de retenir tout les petits détails dans leur expression ou leur geste.
Et je ne révélerais rien de plus du scénario. Ça vous parait court ? Hé bien, ça l'est effectivement, et pour une bonne raison. Onani Master Kurosawa est un manga court, comme je l'ai signaler plus haut, et le lire ne devrait vous prendre que quelques petites heures. Le scénario avance plutôt vite et révéler d'autres éléments serait vous gâcher du plaisir de lecture. Car OMK est un manga qui prend aux tripes. Il vous distraira pendant quelques chapitres avant de vous intéresser sérieusement pour le plaisir pervers d'observer Kurosawa dans son quotidient en suivant ses pensées ou de vous laisser de marbre devant son amusement avec son gourdin. Et avec le temps, vous prendrez petit à petit plaisir à suivre la vie de ce lycéen un peu particulier, avant de vous prendre un coup dans le ventre sans avoir rien vu venir. Et vous allez pleurez. Toutes les larmes de votre corps. Une après l'autre, à mesure que vous continuerez de lire le manga. Et lorsque la dernière page du trente-et-unième chapitre sera enfin lu, vous n'aurez plus aucune larme à vos yeux mais vous pourrez alors dire, le sourire aux lèvres : j'ai lu Onani Master Kurosawa.
Dans le fond, on peut se demander ce qu'est OMK. Autre l'aspect amateur de la production qui permet le graphisme crayonné et les multiples références visuelles à d'autre manga/anime, et sa disponibilité totalement gratuite sur le net qui le rend accessible à tous sans condition, le tout dans une traduction française vachement bien branlée, ce qui frappe c'est les personnages. Ce manga est l'apothéose de l'adolescence. Ici, pas de mensonges, d'images ou de détournements psychologiques improbables pour des collégiens : on voit une classe de gamin de 14 ans, une vraie. Avec ses bandes, ses intellos, ses victimes, ses sportifs, ses élèves, ses garçons et filles. Une société miniature au coeur de la société moderne, qui tente de grandir tant bien que mal en écrasant les autres ou en les poussant vers le haut. Une société pour qui le temps passe, avec ses soucis et ses joies, et dont la durée aura était trop courte pour certain ou trop longue pour d'autre. Lorsqu'on lit ce manga, on ne peut pas rester de marbre. Parce ce que nous voyons à travers ces personnages, c'est nous même. C'est notre passé ou notre présent pour les plus jeunes. C'est notre quotidien. Pas de sublimation ou de rabaissement abusif. On comprend ce que ressente les personnages parce que l'on connaît TOUT ça. On l'a vécu. Et c'est parce qu'on l'a vécu, parce que l'on comprend tout ce que ça signifie, que le destin de Kurosawa nous touche autant.
Onani Master Kurosawa est notre reflet à tous, celui de notre adolescence, trop vite passé dans nos coeurs, mais qui y restera gravé à jamais. Celle de notre enfance perdu après laquelle nous courons toute notre vie, après laquelle nous cherchons des reflets et des souvenirs dans le rêve de la PASSION. Et c'est pour cela qu'il s'agit d'un manga culte : il nous offre le parfait miroir où nous pouvons enfin nous revoir et après lequel nous avons tant chercher. Et vous pouvez être sûr que dans dix ans, lorsque vous redécouvrirez de nouveau le manga au détour d'un lien sur le net, vous pleurerez de nouveau. Parce que ce manga est ce qu'il est, et par ce qu'il représente, il devient intemporelle.
Un Manga culte. Tout simplement.